Bien lu... Bien vu !

Déclinaison moderne de l’indémodable loto, ce jeu est un formidable « couteau suisse » pour les enseignants de tous les cycles.

On a tous connu ce moment où, emballé par le côté « propre et déjà prêt » ou par l’enthousiasme du représentant, on a craqué pour un jeu. Il arrive aussi que dans la réalité du terrain, ce jeu finisse par prendre la poussière sur une étagère : objectifs trop spécifiques pour que le jeu soit utilisé souvent, règles du jeu trop compliquées, le temps qui va et tout s’en va, même le souvenir d’avoir acheté le jeu…
Pour les enseignants un peu "têtes en l’air" qui aiment les outils efficaces et réutilisables, il existe une solution : Bien lu... Bien vu !

Bien sûr, rien ne garantit que ce jeu ne finisse pas lui aussi dans une étagère. Cependant, tous les critères sont réunis pour qu’il puisse être utilisé efficacement en classe.

Tout d’abord, dans sa mallette rose bonbon, il se rappellera à votre bon souvenir, et vous le retrouverez facilement.

Ensuite, les règles du jeu sont basiques : il s’agit d’un jeu de loto, fonctionnant par association cartes/planches de jeu : tous les élèves se l’approprient vite.

Mais le plus gros intérêt de Bien lu... Bien vu  réside dans son côté multifonctions/ multiniveaux. Il peut facilement être adapté de la GS au CM2, et permet de travailler à la fois la discrimination visuelle, la lecture (déchiffrage ou compréhension), l’écriture, le langage, le vocabulaire mathématique. Rien que ça ! En effet, il offre plusieurs variables à modeler selon vos besoins.

• Première variable : mode lecteur/non lecteur. Au recto des cartes et planches se trouve une image, au verso, un texte. On peut choisir de faire des associations de l’ordre image/image (pour les non lecteurs), texte/image (compréhension) ou texte/texte (déchiffrage, comparaison). On peut aussi choisir de faire décrire les images pour travailler le langage. Et pour les plus grands, inventer et écrire des cartes « textes » pour les associer aux images.
• Deuxième variable : les six thèmes de jeu. Chaque planche a un thème, qui développe des notions différentes.
  « Le chat et la souris » : vocabulaire topologique (sur, sous, à côté…)
  « Les pantalons » : quantités, nombres et couleurs
  « Les fruits » : vocabulaire des quantités
  « Les poissons » : vocabulaire des positions, des orientations, les couleurs
  « Les quilles » : tailles et couleurs
  « Les oiseaux » : vocabulaire lié aux quantités et aux positions. Idéal pour réviser les notions « en tout », « plus que », « moins que », « autant ».
  Certains thèmes me paraissent plus difficiles que d’autres si on se base sur les textes. Par exemple, « les oiseaux » demandent plus de réflexion que « le chat et la souris ».
• Troisième variable : la complexité des textes. Pour chaque planche, certains textes seront rapidement compréhensibles pour les élèves, tandis que d’autres risquent de les faire réfléchir un moment (même en CM). C’est le cas des phrases avec des suppositions.
• Quatrième variable : le mode de jeu. L’idéal est de jouer en petit groupe de 4. Le jeu peut être utilisé en autonomie (un système autocorrectif est proposé) ou en groupe de remédiation encadré par l’enseignant, car il offre matière à débattre, argumenter, expliquer, chercher des indices. Mais rien ne vous empêche de l’utiliser pour un élève, ou pour toute la classe si vous avez moins de 24 élèves : vous vous rapprochez alors du loto traditionnel où une personne donne l’information et les autres cherchent sur leur planche s’ils ont ce qui correspond.

Enfin, comme tous les jeux de cet éditeur, les cartes sont solides et le graphisme clair. Bref, un vrai coup de cœur !

Auteur : Laurence Pointeau
Illustrations : Sylvain Henry
Editions Pédagogiques du Grand Cerf
Cycle 1 à 3
1 à 4 joueurs