L'égalité filles-garçons à l'école
Chaque année, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la question de l'égalité des sexes revient sur le devant de la scène. Mais promouvoir l'égalité des femmes et des hommes, cela doit se faire tous les jours et dans tous les aspects de la vie. Dès le plus jeune âge, l'école joue un rôle important de socialisation et de sensibilisation à cette question. Cela nécessite d'être attentif au cadre d'enseignement, aux valeurs transmises mais aussi aux savoirs enseignés.
C'est quoi l'égalité filles-garçons ?
Statistiquement, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons dès l'école primaire. Elles redoublent moins, leur taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat est plus élevé. Mais on constate que les parcours scolaires entre les filles et les garçons sont différents ainsi que leur devenir professionnel. Malgré leurs bons résultats, les filles investissent moins les filières scientifiques. C'est ainsi que seuls 30% des diplômes d'ingénieurs délivrés en 2015 concernaient des femmes.
Consciente de cette réalité, l'Education nationale a fait de l'égalité des sexes une de ses priorités. Dans son rapport "Filles et garçons sur le chemin de l'égalité" (2018), le ministère souhaite mettre en lumière ces disparités afin de les réduire.
Favoriser l'égalité entre les filles et les garçons ne consiste pas à les rendre identiques. Il est important de distinguer deux notions : "égal/inégal" et "identique/différent". Promouvoir l'égalité entre les sexes, c'est faire en sorte que ces différences, qu'elles soient innées ou acquises par socialisation, n'enferment personne dans des rôles prédéfinis et que les possibilités offertes à chacun et chacune soient les mêmes.
Etape 1 : prendre conscience des stéréotypes que l'école véhicule inconsciemment.
Malgré sa volonté de lutter contre les inégalités, le système scolaire contribue aussi à les reproduire. A l'école, les élèves intériorisent et confortent plusieurs rôles genrés et stéréotypes.
Par son nom, l'école "maternelle" véhicule l'idée que s'occuper de jeunes enfants requiert des qualités attribuées aux mères, pas aux pères. D'ailleurs 96% des enseignant(e)s de maternelle sont des femmes.
Plus l'âge des élèves augmente, plus il y a d'hommes enseignants : 83% d'enseignantes dans le premier degré contre 58% dans le secondaire et seulement 39% dans le supérieur.
Enfin, les métiers subalternes sont quasiment toujours exercés par des femmes (ATSEM, ménage, secrétariat) tandis que les postes de direction et d'encadrement ou d'inspection sont plus souvent exercés par des hommes.
Le but est donc de travailler à favoriser l'égalité dans une organisation scolaire qui n'a pas encore atteint elle-même ce qu'elle souhaite construire et diffuser.
Etape 2 : changer les habitudes dans la classe et au sein de l'école.
Avant d'évoquer explicitement en classe la question de l'égalité entre filles et garçons, il peut être utile de s'interroger sur ses pratiques de classe et au sein de l'école. Avant les paroles, ce sont avant tout les actes et les habitudes des adultes et de leurs pairs qui socialisent les enfants dès le plus jeune âge. Prendre garde à ne pas transmettre inconsciemment les stéréotypes, c'est déjà un grand pas vers l'égalité.
En classe
- Les coins jeux en maternelle : même si tous les élèves peuvent y avoir accès, on constate que ces espaces ne sont pas investis de la même manière par les filles et les garçons. Les unes et les autres ont déjà tendance à privilégier les coins conformes à leurs rôles de sexes et en faire une utilisation différente. Un premier pas pourrait consister à leur donner des noms qui ne soient pas stéréotypés ("coin maison" au lieu de "coin poupées", "coin ville" au lieu de "coin garage" par exemple). On peut également proposer des jeux peu connotés et incitant à la mixité (coins déguisements, construction, marionnettes, etc). L'enseignant(e) peut également organiser des ateliers dirigés pour guider l'appropriation des différents espaces par tous les élèves, filles ou garçons.
- Le langage : de manière involontaire, des stéréotypes peuvent être véhiculés par le langage. Voici quelques réflexes pour instaurer des pratiques langagières égalitaires : utiliser des formules inclusives (par exemple en marquant la présence du masculin et du féminin : "les jardiniers et les jardinières ont planté des arbres" ou en pensant à utiliser le féminin de certains métiers comme "la professeure" en s'aidant de ce guide de l'Institut national de la langue française), utiliser un vocabulaire épicène (des termes pouvant désigner des personnes des deux sexes ("les enfants", "les élèves", le corps enseignant"), éviter certains termes ou expressions stéréotypés ("l'heure des mamans" --> "l'heure des parents", "mademoiselle", "garçon manqué") ou certains qualificatifs pour parler principalement des filles (bavardes...) ou des garçons (agités...).
- Les interactions en classe : la prise de parole en classe est différente selon les sexes. Les études tendent à montrer que les garçons mobilisent 55% des temps de parole, contre 45% pour les filles. Cette différence proviendrait des interventions spontanées des garçons, qui auraient davantage tendance à répondre sans lever le doigt. Bien que toutes les recherches ne soient pas convergentes, certaines montrent que les garçons sont davantage interrogés dans les disciplines scientifiques et les filles dans les disciplines littéraires. Voici quelques pistes pour mettre en place une gestion égalitaire des interactions sur les plan quantitatif et qualitatif : bien réguler les prises de parole spontanées, interroger alternativement une fille et un garçon, cocher sur une liste les enfants interrogés ou bien suivre l'ordre des rangées ou alphabétique, diversifier les types de sollicitations adressées aux filles et aux garçons.
- Le placement des élèves en classe : quelle que soit la disposition des bureaux des élèves, il est fréquent de constater que les enseignant(e)s optent pour une alternance entre fille et garçon. On cherche ainsi bien souvent à canaliser l'agitation des garçons par le calme supposé des filles. Il faut veiller à ne pas renforcer par ce système de placement les attentes différenciées selon le sexe.
- Les supports d'apprentissage : veiller à ne pas véhiculer de stéréotypes dans les énoncés et les images proposés. Par exemple, prendre soin de montrer des représentations mixtes des métiers, en particulier ceux traditionnellement considérés comme féminins ou masculins. Même chose pour les rôles domestiques, l'habillement, les couleurs, etc.
Dans la cour de récréation
- Les espaces de la cour : l'occupation de la cour de récréation est différenciée et inégalitaire, entre les plus grands et les plus petits et entre les filles et les garçons. On observe souvent une occupation centrale de l'espace par des jeux de ballons, majoritairement masculins, tandis que les autres enfants, notamment la plupart des filles, sont relégués à la périphérie de la cour pour jouer à des jeux plus calmes (discussions sur un banc, jeux d'imitation ou à l'élastique). Pourtant, une réflexion sur les espaces peut emmener une occupation plus égalitaire. On peut par exemple modifier la superficie, la localisation ou le marquage de certains espaces. On peut aussi proposer des jours "sans ballon".
- Les activités proposées : il est possible de proposer des jeux de cour peu sexués sur le plan des représentations : échasses, tricycles, et autres plots d'équilibre. On peut aussi, en cours d'EPS, doter les élèves d'un répertoire de jeux collectifs favorisant la mixité.
Etape 3 : aborder explicitement la notion d'égalité filles-garçons en classe.
En éducation morale et civique
- Faire de l'éducation aux médias et à l'information : étudier des productions médiatiques et culturelles véhiculant des stéréotypes et inégalités : affiches publicitaires, émissions, jeux vidéo, revues, etc. Le CLEMI (centre pour l'éducation aux médias et à l'information) propose chaque année le Concours "zéroclichés" ainsi que des ressources pédagogiques.
- Organiser des débats et des séances : pour interroger les stéréotypes, distinguer l'inné de l'acquis (corps, attitudes, vêtements, couleurs, jouets, métiers, tâches domestiques, etc).
Dans Les garçons et les filles de la collection Les goûters philos, vous trouverez des situations de départs pour lancer des débats (voir bibliographie en fin d'article).
Trois vidéos de Vinz et Lou traitent spécifiquement du sujet et peuvent aussi constituer un point de départ.
L'association EMC Partageons propose une séance pédagogique pour lutter contre les stéréotypes en cycles 2 et 3.
La ligue de l'enseignement propose un livret intitulé "Cassons les clichés", à destination des cycles 2.
Enfin, voici un dossier de 17 fiches pédagogiques pour l'apprentissage de la mixité : séances, documents élèves, de la maternelle à la troisième. - Mener une séquence complète d'EMC sur la lutte contre les stéréotypes : Vous trouverez sur Eduprep une séquence de 8 séances sur ce sujet, accompagnée de nombreux documents élèves pour le cycle 3. Un grand merci à la collègue qui partage son travail et ses recherches. Une vraie pépite !
En étude de la langue et rédaction
- Ecrire l'histoire d'un personnage dont on ne pourrait pas déterminer le sexe : pour apprendre à écrire de manière inclusive et pour questionner les représentations sexuées suscitée par certains mots, on peut inviter les élèves écrire une histoire à la manière de Bernard FRIOT, dans Histoires pressées, éditions Milan, 1999, page 17.
En Histoire et géographie
- Rendre visibles les femmes dans l'histoire : les très célèbres Cléopâtre, Jeanne d'Arc, Olympe de Gouges ou Marie Curie, mais aussi les moins célèbres, comme Ada Lovelace, auteure du premier programme informatique, Indira Ghandi, première femme élue pour gouverner un pays ou encore la jeune Malala Yousafzai, militante pour l'éducation des filles. Vous trouverez dans l'album Les femmes qui ont fait bouger le monde les portraits de quelques dizaines de femmes remarquables.
- Construire une chronologie de quelques grandes étapes de l'égalité entre les femmes et les hommes en la France. Par exemple :
- 1881 : enseignement primaire obligatoire pour les filles comme pour les garçons.
- 1907 : Les femmes mariées peuvent percevoir leur salaire.
- 1944 : droit de vote et d'éligibilité des femmes.
- 1947 : première femme ministre.
- 1965 : le mari n'est plus le « chef de famille ». La femme peut exercer une profession et ouvrir un compte bancaire sans l'autorisation du mari.
Etc. - Prendre conscience des disparités de droits des filles et femmes dans le monde : scolarisation, accès aux soins, droit de vote, violence, salaire, etc.
Concernant le droit de vote des femmes dans les pays démocratiques, voici une toute petite vidéo du site 1jour1actu.
En histoire des arts
- Rendre visibles des femmes artistes et leurs œuvres : Mary Cassatt, Frida Kahlo, Camille Claudel, Billie Holliday, Coco Chanel ou encore Niki de St Phalle, etc.
- Etudier au travers des œuvres la représentation de la femme et de l'homme selon les époques : corps, activités, vêtements, attitudes, etc. Il est très intéressant de constater que certaines normes considérées comme féminines aujourd'hui ne l'étaient pas autrefois. Par exemple, au temps de Louis XIV, les aristocrates portaient des perruques longues, des chaussures à talon, se maquillaient. Vous trouverez sur le site de l'Histoire par l'image un dossier avec de nombreuses œuvres représentant des femmes classées par thèmes.
En EPS
- Tenir compte de la socialisation au risque et à la prudence différenciée entre filles et garçons : dès le plus jeune âge, les petits garçons sont davantage poussés à pratiquer des activités motrices, tandis que les petites filles sont invitées à plus de prudence. De plus, l'habillement peut également entraver leur motricité : les sandalettes et les jupes n'incitent guère les fillettes à courir et à grimper partout. Cette socialisation différenciée peut induire des écarts de résultats en EPS entre les filles et les garçons. On peut permettre aux filles de reprendre confiance en elles en n'évaluant pas seulement la performance, mais aussi le geste technique, le respect des règles du jeu, la coopération ou encore l'esthétique. Cette courte vidéo d'Eduscol nous explique les enjeux de ce changement de regard en EPS.
- Proposer un vaste panel d'activités sportives : pour donner un répertoire d'activités varié, avec des objectifs différents, sans faire l'impasse sur les activités connotées du point de vue du genre comme par exemple le rugby ou la gymnastique. La pratique de certains sports peut être l'occasion de discuter en classe des stéréotypes véhiculés et de les déconstruire. A l'inverse, d'autres sports invitent à la mixité. L'ultimate, par exemple est un des seuls sports d'équipe où les hommes et les femmes peuvent jouer ensemble même au plus haut niveau de compétition. De plus, ce sport est auto arbitré et prône avant tout le fairplay. Un bel état d'esprit à faire découvrir aux élèves !
- Faire de la danse en classe et en débattre : inspirée des standards de la danse contemporaine, la danse à l'école n'attribue pas de rôles différents aux garçons et aux filles. Cependant, la danse continue à être associée à un univers féminin. Filles et garçons risquent de ne pas s'y investir de la même manière. En débattant avec les élèves de leurs représentations concernant la danse, il est possible de réduire les résistances, notamment des garçons. On peut aussi s'appuyer sur des supports historiques ou d'actualité présentant des hommes pratiquant la danse : le hip hop, les danses traditionnelles, le haka des maoris, les danseurs des émissions télévisées de danse ou encore la capoeira, à mi-chemin entre la danse et les arts martiaux.
En littérature de jeunesse
- Etudier des livres mobilisant des stéréotypes de sexe pour les déconstruire : un certain nombre d'albums de littérature de jeunesse véhiculent malgré eux des représentations de genre stéréotypées, à commencer par les contes. Ceux-ci font partie de la culture et il n'est pas question de se passer de leur lecture, mais il peut être intéressant de pointer avec les élèves les stéréotypes qui y sont présentés. Dans des albums plus récents, nombre des rôles occupés par les adultes sont traditionnels (les mamans s'occupent des enfants, dans la maison, tandis que les papas travaillent, ont des activités en extérieur ou jouent avec leurs enfants). Les illustrations des personnages, particulièrement lorsque ce sont des animaux anthropomorphes, insistent souvent sur les caractéristiques physiques sexuées : cheveux longs, robes, cils, etc.
- Etudier des livres évoquant l'égalité entre les filles et les garçons : De plus en plus d'albums proposent désormais une vision plus neutre des rôles de sexe, voire une réelle réflexion sur les stéréotypes. La maison d'édition Talents Hauts propose de nombreux titres sur la question du genre. Voici également une intéressante bibliographie présentant 100 albums pour l'égalité entre filles et garçons.
Voici enfin ma petite sélection personnelle, du cycle 1 au cycle 3 :
T'es fleur ou t'es chou ? (cycle 1)
Gwendoline Raisson et Clothilde Perrin, éditions Rue du Monde, 2008
C’est bien connu, les garçons naissent dans les choux et les filles dans les fleurs ! Les premiers ont des ressorts sous les pieds et jouent à faire la guerre. Les secondes se déguisent en princesses et promènent leurs poupées. Difficile, alors, de s’amuser ensemble…Une fable amusée sur les stéréotypes où l’on découvre un garçon carrément chou-fleur qui réconcilie filles et garçons en inventant des jeux qui plaisent à tout le monde : la petite marchande de monstres, la dînette-mitraillette, le rugby-princesse… et même une partie de bisous baveux.
A quoi tu joues ? (cycle 1)
Marie-Sabine Roger et Anne Sol, éditions Sarbacane, 2009
Marre des idées reçues du genre " Les garçons, ça fait pas de la danse et les filles, c'est pas bricoleur " ? Ras le bol des interdits qui enferment dès le plus jeune âge ? Ouvrez les rabats de ce livre avec vos élèves : de sacrées surprises vous y attendent... Un livre indispensable pour faire réfléchir les tout-petits sur les stéréotypes de jeux et de jouets qu'ils commencent déjà à intégrer.
Des papas et des mamans (cycle 1)
Jeanne Ashbé, éditions L'école des loisirs, 2003
Des papas et des mamans, il y en a de toutes les couleurs, de toutes les humeurs... Tous les papas et toutes les mamans sont différents les uns des autres : l'un est très grand, l'autre a la peau noire, l'une fait du jogging, l'autre boit tranquillement son café… Une belle illustration par page accompagnée d'une phrase, courte, simple, pertinent et accessible aux tout petits. La question du partage des tâches est abordée : ici les mamans boivent le café, les papas font la cuisine...
Tu peux (cycles 1 et 2)
Elise Gravel, éditions La courte échelle, 2018
Téléchargeable gratuitement au format PDF, en français et en anglais sur le site de l'auteure : http://elisegravel.com/livres/pdf/
Une fille qui pète ou qui parle fort, c’est possible ? Et un garçon qui pleure, qui fait la cuisine ou qui danse ? Bien sûr ! Dans Tu peux, Elise Gravel s’attarde à déconstruire de façon ludique les stéréotypes de genre afin de permettre aux enfants d’être tout ce qu’ils désirent être. Les illustrations, simples et parlantes, invitent les élèves à créer d'autres sur le même principe.
Menu fille ou menu garçon ? (cycle 2)
Thierry Lenain et Catherine Proteaux-Zuber, éditions Nathan, 1999
Une petite fille raconte comment elle est parvenue à traîner son papa réticent dans un Hitburger. Mais voilà : dans le menu enfant, la surprise n'est pas la même selon que l'on est une fille ou un garçon, ce qui a le don d'énerver le papa. Quant à la serveuse, ses nerfs lâchent...Thierry Lenain milite pour qu'on ne range pas les gens, et les enfants en particulier, dans des catégories arbitraires. Il y a des petites filles qui aiment les fusées et des petits garçons qui aiment les poupées, ils ont le droit.
Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi ? (cycle 2)
Thierry Lenain et Delphine Durand, éditions Nathan, 1998
Pour Max, les choses sont claires et le monde est divisé en deux : les "avec zizi", qui sont les plus forts, et les "sans zizi", les filles, quoi ! Jusqu'au jour où arrive Zazie, une fille qui joue au foot, dessine des mammouths, grimpe aux arbres... C'est sûr, il s'agit d'une imposture. Max décide de prouver à tout le monde que Zazie est une tricheuse qui a un zizi. Une surprise l'attend. Thierry Lenain l'affirme : il ne manque rien aux filles. Certes, elles n'ont pas de zizi. Et alors, elles ont une "zézette" ! Cette petite histoire très drôle met à bas les stéréotypes comportementaux.
Mademoiselle Zazie et la robe de max (cycle 2)
Thierry Lenain et Delphine Durand, éditions Nathan, 2011
Retrouvez Zazie et Max dans une nouvelle histoire de filles et de garçons. Les filles aiment les robes et les garçons, eux, aiment les ballons de foot ! Sauf que Zazie, elle, veut un ballon de foot. Mais Max, lui, verrait bien Zazie avec une belle robe rose, avec des volants, des noeuds, bref, une belle robe de fille ! Zazie, elle, ne se verrait pas du tout, mais alors pas du tout habillée en fifille. Non, Zazie a une autre idée en tête... Cette histoire relance le débat sur les stéréotypes, vestimentaires cette fois-ci.
La princesse et le dragon (cycles 2 et 3)
Robert Munsch et Michael Martchenko, éditions Talents Haut, 2005
Il était une fois une belle princesse qui s'appelait Élisabeth. Elle vivait dans un château. Elle était vêtue somptueusement et devait bientôt épouser le prince Ronald. Mais un jour, un dragon détruisit son château, brûla sa belle robe et enleva Ronald. Élisabeth se lança à la poursuite du dragon. Découvrez les aventures d'une princesse pas comme les autres ! Cet album est devenu un classique.
A calicochon (cycles 2 et 3)
Anthony Browne, éditions L'école des loisirs, 2010 (première édition 1987).
Toute l'organisation de la maison repose sur les épaules de madame Porchon : elle fait la cuisine pour monsieur Porchon et leurs deux fils, passe l'aspirateur, fait la vaisselle, lave le linge, range la maison, sans que jamais personne ne lui témoigne la moindre reconnaissance. L'ingratitude de sa famille lui devient un jour intolérable et madame Porchon n'a plus qu'une seule solution... Cet album des années 80 a un petit goût rétro. La répartition des tâches domestiques a un peu évolué depuis, quoique...
L'histoire vraie des bonobos à lunettes (cycle 3)
Adela Turin et Nella Bosnia, éditions Actes sud, 1999 (première édition 1976)
La révolte gronde chez les singes bonobos. Les bonobées en ont assez d'élever seules leurs petits et de faire la cueillette pour le repas de tous, pendant que leurs époux se pavanent au soleil avec leurs lunettes. C'est décidé : leurs petits bonobins sous le bras, elles lèvent le camp ! Découvrez un des tout premiers albums de littérature de jeunesse "féministes", qui montre que la complémentarité vaut mieux que la domination.
Renversante (cycle 3)
Florence Hinckel et Clothilde Delacroix, éditions L'école des loisirs, 2019
Léa vit dans un monde où les femmes sont au premier plan. Elles ont marqué l'Histoire, dirigent le pays, sont mieux payées... et même en grammaire, le féminin l'emporte sur le masculin. Lorsque son papa lui demande de réfléchir au monde qui l'entoure, elle ne pense pas faire une découverte renversante parce que ce monde, c'est sa normalité. Mais pour son frère Tom, Léa joue le jeu ... En inversant la situation, cet excellent petit roman invite de manière humoristique à réfléchir sur la place des femmes ET des hommes dans la société.
Petit bonus : la frise chronologique renversée en version animée.
Max embête les filles (cycle 3)
Dominique de Saint Mars et Serge Bloch, éditions Calligram, 2004
Le grand plaisir de Max, c'est de poursuivre et de terroriser les filles. Pour faire comme les autres ? Pour les dominer ? Pour leur plaire ? Alors c'est un choc quand elles se rebellent... Cette histoire de Max et Lili sur l'égalité entre filles et garçons montre aux filles qu'elles ont le droit de ne pas se laisser faire et aux garçons qu'ils doivent respecter l'autre moitié de l'humanité ! Filles et garçons sont différents mais partagent le même besoin de dignité, de tendresse et d'humour.
Les goûters philo : Les garçons et les filles (cycles 2 et 3)
Brigitte Labbé et Michel Puech, éditions Milan, 2005
La nature a décidé qu’il y aurait deux sexes : les hommes et les femmes, tous deux très proches et très différents à la fois. A partir de petites scènes inspirées du quotidien, de nombreux débats peuvent être lancés en classe pour aborder les différences biologiques, questionner les rôles et remettre en cause les stéréotypes.
Les femmes qui ont fait bouger le monde (cycle 3)
Katherine Halligan et Sarah Walsh, éditions Hatier jeunesse, 2018
Un bel ouvrage illustré sur 50 femmes qui ont marqué le monde, affronté de nombreux défis, surmonté des difficultés et des dangers, pour vivre leurs rêves et rendre notre monde meilleur. Certaines sont déjà célèbres et d'autres méritent vraiment de le devenir.
100 grandes femmes de l'histoire (cycle 3)
Collectif, éditions Quelle Histoire, 2018
De la princesse sumérienne Enheduanna aux héroïnes contemporaines, ce beau livre présente un résumé illustré de la vie de ces femmes qui ont marqué l'histoire. Qui étaient-elles ? Quels sont les hauts faits qui les ont rendu célèbres ? Les présentations sont courtes, simples mais vont à l'essentiel en mettant en avant les qualités et les valeurs de chaque personnalité.
Ressources vidéos et audios pour les élèves
Série de podcasts Les Odyssées sur France Inter
France Inter continue d'enrichir régulièrement son excellente série de podcasts pour enfants. Les épisodes durent en moyenne entre 15 et 20 minutes. Vous y trouverez parmi eux les histoires passionnantes de Marie Curie, Nancy Wake, Alienor d'Aquitaine et tant d'autres... Une mine d'or pour vos séances d'Histoire.
Série vidéo Quelle Histoire
Dans sa playlist Femmes inspirantes sur Youtube, Quelle Histoire propose 5 vidéos de 7 minutes chacune sur : Cléopâtre, Anne Frank, Jane Goodall, Simone Veil et Lady Diana.
Série vidéo Les culottées sur France TV
France TV propose 20 courtes vidéos tirées des excellentes BD "Les culottées" de Pénélope Bagieu. Chacune présente en 4 minutes le destin exceptionnel d'une femme militante, sportive, artiste, dirigeante...
Pour aller plus loin
Bibliographie de l'enseignant
- 50 activités pour l'égalité filles/garçons à l'école, tomes 1 et 2, éditions Canopé, 2014 et 2017.
- Enseigner l'égalité filles-garçons, collection La boite à outil du professeur, éditions Dunod, 2018
Webographie de l'enseignant
- Dossier 2018 de l'Education nationale Filles et garçons sur le chemin de l'égalité de l'école à l'enseignement supérieur : toutes les dernières statistiques sur le sujet en France.
- Dossier sur l'égalité des filles et des garçons sur Eduscol : enjeux, initiatives en académie, ressources nationale, concours, etc.
- Site Outils égalité filles garçons, de Canopé : ressources, vidéos pour se former, agir en classe et dans l'école.
- Sur TV5 Monde, des articles de fond pour les adultes sur la place de la femmes dans la société, les inégalités hommes-femmes, les jouets, l'éducation contre le sexisme, etc.
- Web série de L'école du genre : 8 épisodes pour comprendre comment se construisent les stéréotypes de genre et les inégalité de la naissance à la vie professionnelle.
- Plateforme Mathilda : vidéos éducatives pour l'égalité filles garçons.
- Webdocumentaire interactif Mesdames et Messieurs pour découvrir les grandes dates de l'égalité en quatre générations dans les différentes sphères de la vie.
- Deux articles du CAIRN pour ceux qui veulent approfondir leurs connaissances en sociologie du genre :
- La mise en scène de la différence des sexes dans les jouets et leurs espaces de commercialisation.
- Dans la cour de l'école. Pratiques sportives et modèles de masculinités.