L'année scolaire touche à sa fin et voici donc notre traditionnelle PAL de l'été ! A dévorer les pieds en éventail, au bord de la piscine, un cocktail à la main :)
Sous un rayon de soleil - Tsukasa Hojo (Stéphanie)
C'est un manga réédité récemment en deux tomes. Il est écrit et dessiné par le célèbre auteur de City Hunter et Cat's Eyes.
"En apparence, Sara Nichikujo est une fillette absolument normale, qui suit un père fleuriste dans ses nombreux déménagement. Mais elle cache un double secret : non seulement elle a le pouvoir de communiquer avec les végétaux, mais en plus elle s’est arrêtée de grandir. Elle est donc contrainte de changer régulièrement d’école pour éviter d’éveiller les soupçons. Un grain de sable finit par se glisser dans cet engrenage bien huilé lorsqu’elle fait la rencontre du jeune Tatsuya Kitazaki. Le garçon rend responsable de l’infirmité de sa sœur un arbre… qu’il a décidé d’abattre !"
Ce manga qui aborde les thèmes de la communication avec la nature, de la confiance et de l'amitié. L'écriture est drôle et pleine de sensibilité par les thèmes qu'elle aborde et les personnages sont attachants. Les décors sont très beaux également.
Le royaume désuni - Jonathan Coe (Mélanie)
« Charles et Diana s’embrassent. Crépitement de flashs. Les journaux de demain tiennent leur une. Sept cent cinquante millions de téléspectateurs les regardent à travers le monde. Parmi eux, une famille rassemblée autour d’un téléviseur à Bournville, Birmingham, code postal B30. »
Cette famille, c’est celle de Mary Clarke, fille d’un ouvrier de l’usine de chocolat Cadbury, mère de trois fils et épouse d’un taiseux rencontré pour la première fois lors des festivités organisées pour la victoire des Alliés. Au fil des années, de couronnements en Coupes du monde, de la mort de Diana au Brexit, nous verrons Mary et les siens grandir, s’aimer, se détester parfois.
Je suis friande de ces livres que je surnomme "à la Forrest Gump", où on découvre des petits pans de l'Histoire vécus par des personnages lambdas : chaque chapitre fait référence à un moment historique du Royaume-Uni du 8 mai 1945 à l'épidémie de Covid. On découvre comment ces évènements ont été vécus par les membres de la famille de Mary, chaînon reliant toutes les générations entre elles. La chocolaterie Cadbury où travaillent des membres de la famille est aussi un prétexte pour montrer l'évolution d'une entreprise au fil du temps, et les choix commerciaux faits par rapport aux normes européennes.
Mon résumé n'est pas très vendeur mais ne partez pas, ce n'est pas du tout ennuyeux ! Ca se lit tout seul, vraiment idéal pour l'été, et en plus vous apprendrez des choses sur nos voisins ! Dans les romans de Jonathan Coe (Testament à l'anglaise, la pluie avant qu'elle tombe, le coeur de l'Angleterre), l'évolution des moeurs au sein de la société britannique est toujours le sujet principal. L'auteur maîtrise l'humour anglais avec une pointe de cynisme : la retranscription d'un débat de députés au Parlement Européen autour de la teneur en cacao que doit contenir le chocolat en est un bon exemple. Mais il est aussi capable de moments où la nostalgie et la tendresse prennent le dessus, comme lorsque Peter fait son coming out auprès de sa mère (je ne dévoile rien, on est au courant dès le début).
L'écrivain essaie d'aborder tous les points de vue et ça peut parfois être un peu fourre-tout, ou on aimerait creuser un peu certains sujets. Avec toutes ces générations, les flashbacks et les flashforwards, on a bien besoin de l'arbre généalogique en début de livre, mais ça ne gêne pas la lecture. Ca permet même de se rendre compte que les personnages de ce roman sont des parents éloignés de personnages d'autres romans...l'ensemble des écrits réunis permet probablement d'avoir un bon aperçu de l'histoire du Royaume-Uni. S'il s'attache à dépeindre la particularité britannique dans ses écrits, Jonathan Coe n'en reste pas moins doué pour décrire les comportements sociaux universels, et sur ce point, l'herbe n'est pas plus verte de l'autre côté de la colline.
La danseuse - Patrick Modiano (Sébastien)
On m'a offert La danseuse, sachant que Modiano est un de mes auteurs favoris. Cela fait pourtant un siècle que je n'ai pas mis les yeux dans un roman de l'auteur de Rue des boutiques obscures.
Brune ? Non. Plutôt châtain foncé avec des yeux noirs. Elle est la seule dont on pourrait retrouver des photos. Les autres, sauf le petit Pierre, leurs visages se sont estompés avec le temps. D'ailleurs, c'était un temps où l'on prenait beaucoup moins de photos qu'aujourd'hui.
Et pourtant certains détails demeurent assez présents. Il faudrait en faire une liste. Mais il serait très difficile de suivre l'ordre chronologique. Le temps qui a brouillé les visages a gommé aussi les points de repère. Il reste quelques morceaux d'un puzzle, séparés les uns des autres pour toujours.
A nouveau, l'auteur lauréat du Prix Nobel de littérature en 2014 explore ses thèmes de prédilection, l'absence, l'identité , le passé incertain... Avec des personnages aux contours flous, il fait évoluer dans un Paris hors du temps un homme désœuvré, qui se souvient de sa rencontre avec une danseuse, son fils Pierre, et d'autres personnages disparus.
Il parait que (Internet s'exprime...) la Danseuse est tout Modiano … comme un concentré de son œuvre. A confirmer.
Anecdote : le réalisateur Patrice Leconte a sorti en 1994 une adaptation d'un roman de Modiano, Villa triste, avec Jean-Pierre Marielle, Hippolyte Girardot et Sandra Majani. Son titre : Le Parfum d'Yvonne. Une version mélancolique inspirée de l'univers de l'auteur.
L'aigle des Highlands - Roger Leloup (Sébastien)
Il a 90 ans mais est toujours là. Son personnage Yoko Tsuno n'a que 56 ans et n'a pas pris une ride. Roger Leloup revient pour son 31ème album de la série.
Il se passe de drôles de choses dans les vestiges de l'abbaye de Loch Castle : des moines fouillent les ruines à la recherche de traces d'une diablesse et de son animal satanique. Mais ces moines sont surpris par Emilia et viennent s'expliquer auprès de Yoko. Ils racontent que la diablesse en question, une adolescente aveugle qui voyait à travers les yeux d'un aigle mécanique, aurait disparu dans une spirale de lumière !
À l'aide de Monya et de son translateur, Yoko part pour le XIIIe siècle découvrir ce qui s'est réellement passé dans l'abbaye calcinée.
Encore un voyage dans le temps pour Yoko ! L'ingénieure en électronique japonaise, ceinture noire d'aïkido, nous emmène dans une nouvelle aventure de science-fiction historique. Si comme moi, vous êtes nostalgique des premiers albums de cette série féministe de BD belge, plongez dans cet album tout frais de 2024 !
Les cahiers d'Esther, mes 18 ans - Riad Sattouf (Charlotte)
Elle est de retour pour un dernier cahier avant l'envol vers sa vie d'adulte !
J'ai beaucoup aimé ce dernier tome. Esther pose sur le monde un regard à la fois très mature pour certains sujets et à la fois encore très enfantin. C'est touchant, parfois grave, souvent marrant, bref c'est un plaisir comme d'habitude !
PS : si vous avez des ados à la maison, nul doute que vous reconnaitrez certaines expressions et peut-être même cela vous aidera à comprendre certaines tendances ou comportements "chelous" ^^
Le nid du coucou - Camilla Läckberg (Charlotte)
Sur sa petite île privée au large de Fjällbacka, le couple Bauer fête ses noces d'or, entouré des ses proches. Henning Bauer est l'un des plus célèbres écrivains suédois et l'académie Nobel est sur le point de consacrer son immense talent. Mais deux évènements terribles viennent contrecarrer cette reconnaissance. Un ami photographe qui prépare une rétrospective devant se clôturer par une oeuvre intitulée Culpabilité est retrouvé assassiné. Le lendemain, le fils Bauer et ses deux garçons sont tués dans leur sommeil. Tandis que l'enquête de Patrick Hedström piétine, Erica Falck se plonge dans un cold case qui l'intrigue : la mort d'un transsexuel à Stockholm dans les années 1980. Elle comprend peu à peu que le passé étend ses tentacules jusque dans le présent.
Enfin le retour d'Erica et Patrick dans ce nouvel opus de la série qui a fait le succès de Camilla Läckberg ! Je l'ai littéralement dévoré, heureuse de retrouver les personnages emblématiques de cette série et le rythme haletant de l'enquête, mélangeant adroitement passé et présent. Si vous aussi vous aimez les polars, vous ne serez pas déçu(e). Ce roman est parfait pour démarrer les vacances et se bien se vider la tête du travail.