Ce n'est pas dans les habitudes du support d'Edumoov de faire la publicité d'outils spécifiques. Pourtant Moiki vaut le détour : c'est une plateforme assez facile à prendre en main qui vous permet de créer des histoires plus ou moins interactives pour vos élèves.
Emilie vous avait présenté dans son article De la transcription audio pour la classe l'outil TTSMAKER pour oraliser un texte avec l'intelligence artificielle et partager le fichier audio à vos élèves.
Ici, vous mettez vous-même en forme un texte sous forme d'histoire. Une fois cette histoire bouclée, l'élève la lit sur un écran : ordinateur de la classe, tablette, écran interactif de la classe... Vous pouvez également partager dans les devoirs d'Educartable un lien vers votre histoire.
En quoi c'est un outil pertinent pour la classe ?
C'est d'abord un moyen de faire lire vos élèves. Mais pas n'importe comment. Vous décidez du texte, puisque vous l'inventez ou le sélectionnez (le copier-coller est votre ami). Ensuite vous choisissez les ruptures, c'est-à-dire que vous affichez un bout de texte, constitué d'une ou plusieurs phrases, et que l'élève doit cliquer pour afficher la suite. C'est en cela que c'est très impliquant pour l'élève, d'autant plus que le clic peut être de différentes natures :
- un clic classique "page suivante",
- un clic sur un texte,
- un clic sur la réponse à une question,
- un clic sur un choix parmi d'autres : oui/non ou "je décide de visiter le tombeau/je fais le tour de la pyramide" à la manière des livres dont on est le héros.
Il y a également la possibilité d'illustrer vos pages (écrans) et d'insérer des sons. Ceux-ci peuvent être brefs, comme un bip, une cloche ou bien cela peut être une musique d'ambiance. Les élèves oublient qu'ils sont en train de lire.
La conception de l'histoire
Moiki permet de penser l'histoire comme une arborescence de morceaux de textes. L'ensemble peut être linéaire, comme une histoire classique. Elle peut aussi être très ramifiée avec de nombreux chemins pour avancer dans la narration.
Vous pouvez bien sûr penser votre histoire avec des questions binaires : si l'élève se trompe il revient à l'écran précédent et doit choisir la "bonne" réponse. Une autre manière d'écrire est de concevoir votre histoire avec des chapitres qui avancent ; certains peuvent être facultatifs pour avancer dans l'histoire, alors que d'autres peuvent être un passage obligé.
Un graphe permet de suivre vos embranchements : il est facile de visualiser, organiser et éditer les différents chemins de votre histoire.
Les séquences peuvent être de cinq types :
- les séquences simples (ronds) : qui possèdent un seul bouton,
- les séquences à choix (losanges) : qui possèdent plusieurs boutons,
- les séquences à codes (puzzle) : qui invitent le joueur à saisir un code,
- les séquences à choix d'objets (étoile) : qui invitent le joueur à choisir un objet (mode expert),
- les séquences finales (carré) : qui marquent la fin de l'histoire.
Des images et des sons
Vous pouvez illustrer votre histoire d'images et de sons pour enrichir votre histoire et lui donner l'ambiance que vous souhaitez apporter. Les formats classiques sont pris en charge.
Escape game
L'équipe de Moiki a développé de petits modules donnant l'occasion de transformer l'histoire en véritable escape game ou chasse au trésor :
- la possibilité de ramasser des objets, utiles pour des épreuves ultérieures dans l'histoire,
- l'ajout de cadenas et d'énigmes,
- l'intégration de compteurs et de jauges pour suivre la progression et les scores.
La récupération de l'histoire
Il est facile de communiquer le lien de l'histoire partagée. Vous pouvez aussi exporter vos créations en HTML5 pour les héberger vous-même ou même y jouer hors-ligne.
Le véritable intérêt de Moiki
Évidemment, vous pouvez créer vos histoires pour les partager avec vos élèves. La lecture est alors à l'honneur.
Mais le tour de force est de faire écrire des histoires à vos élèves. En CM, c'est tout à fait jouable. Il faut distinguer la partie créative de rédaction de la partie technique de mise en forme sur l'outil. Je vous conseille de faire écrire sur le papier l'histoire aux élèves, en utilisant des cases et des flèches. Si vous êtes habitué·e des cartes mentales, cela ne devrait pas poser problème. Ensuite, la structuration sur l'outil exige une petite présentation aux élèves ainsi qu'un système de gestion des comptes ; je vous conseille de créer vous-mêmes quelques comptes pour les distribuer à des groupes de 2 ou 3 élèves qui vont travailler sur PC ou tablette (version mobile : voir les stores). Une première séance de prise en main de l'outil peut être pensée autour de la fabrication d'une histoire très simple avec 5 étapes de textes déjà rédigés ou choisis par l'enseignant·e : introduction, texte 1, texte 2, texte 3, conclusion.
Précautions
C'est le type de projet qui tient toute une période. Il permet d'allier la rédaction aux compétences numériques, ainsi que la logique mathématique. Si vous avez une classe à double niveau, c'est la configuration idéale : les CM2, qui ont déjà pratiqué l'année précédente, peuvent former les CM1, qui eux-mêmes seront les futurs formateurs l'année suivante 😉
Sur le Social Club de Moiki vous pouvez consulter les histoires partagées, comme celle de Tim et les graines magiques.