Au cycle 1, la très grande majorité des enseignants choisit de fonctionner en ateliers : séances de découverte, de manipulation, d’expérimentation. Les élèves de maternelle se déplacent, échangent, coopèrent, apprennent l’autonomie, peuvent faire preuve d’initiative.


L’arrivée en CP marque souvent un tournant dans la gestion de classe. Avec l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, le plan de classe évolue : chaque élève se voit attribuer une place assise fixe. La traditionnelle séance collective « en frontal » suivie d’exercices d’application peut rester un refuge rassurant pour les jeunes (et moins jeunes) enseignants.
On se heurte alors rapidement dans cette pratique à la gestion de l’hétérogénéité et au besoin de différenciation. Les séances plus nombreuses menées en grand groupe peuvent questionner au quotidien : comment obtenir l’implication de toute une classe au même moment sur le même sujet ? Même dans un parfait silence, comment mesurer l’investissement des élèves dans les apprentissages ? Comment faire pour répondre aux besoins individuels, sans nécessairement pratiquer l’épuisante et insatisfaisante technique du « garçon de café », qui voit l’enseignant courir d’une table à une autre ?

Aux cycles 2 et 3, le travail en ateliers trouve sa place plus facilement dans certains domaines : la résolution de problèmes lors de « rallyes mathématiques » par exemple, la préparation d’exposés en découverte du monde ou en sciences…
Si l’on apprécie ces moments où les élèves -davantage impliqués- peuvent coopérer et enrichir mutuellement leur réflexion, comment faire pour aller plus loin ?

Comment changer plus globalement sa manière d’enseigner ?
Vers quelle type de pédagogie et vers quelle organisation de classe se tourner : travail en ateliers, plans de travail, individualisation ?


Il est relativement facile de se documenter sur internet ou dans des ouvrages sur des méthodes ou des courants pédagogiques proposant du travail individualisé, par binômes, en petits groupes…
Tant et si bien que cela peut aussi être compliqué pour un enseignant de s’y repérer et de faire son choix.

Sans prendre parti pour une méthode ou une autre, nous avons choisi de présenter au fil de plusieurs articles différentes manières de travailler autrement au cycle 2 et au cycle 3.  

Ces façons de travailler ont toutes en commun un aspect : elles demandent à l’enseignant de laisser davantage de place à ses élèves à la fois dans l’espace de la classe et dans la planification des apprentissages.
Dans tous les cas, pour impulser de nouvelles façons de travailler dans sa classe, gardons en tête cette citation de Lao-Tseu :

Le vrai voyageur n’a pas de plan établi et n’a pas l’intention d’arriver ...